vendredi 3 mai 2013

Lire et ReLIRE


ReLIRE donne accès à des livres sous droits d'auteur, publiés en France avant le 1er janvier 2001 et qui ne sont plus commercialisés.

Si les titulaires de droits ne s'y opposent pas, ces livres entreront en gestion collective en septembre 2013. Ils pourront alors être remis en vente sous forme numérique. Amis auteurs, vous pouvez signaler la disponibilité commerciale de votre oeuvre et vous opposer à son entrée en gestion collective sur http://relire.bnf.fr/

Article très intéressant sur le sujet :
http://lafeuille.blog.lemonde.fr/2013/03/28/relire-le-pillage-du-droit-dauteur-organise/

mercredi 2 janvier 2013

CREATIS II, ouverture imminente !!!


Le 15 janvier prochain, CREATIS ouvrira une nouvelle plateforme de 450m2, proposant 80 postes en co-working à destination de start-ups du secteur culturel (nouveaux-médias, audiovisuel, musique, architecture, web-culture, spectacle vivant, mode, arts platiques, presse, radio, patrimoine, métiers d'art, design, publicité, arts culinaires ...)

L'Offre CREATIS II permettra de proposer des espaces adaptés aux jeunes entreprises et de les accompagner dans leur croissance, notamment en matière de ressources humaines.

lundi 1 octobre 2012

Master-Class CREATIS 2012-2014, résidence d’entrepreneurs culturels.

CREATIS, résidence d’entrepreneurs culturels, ouverte depuis mai 2012 au 7e étage de la Gaité Lyrique, accueille une vingtaine de jeunes entreprises de la culture. Les entrepreneurs sont insérés dans un écosystème qui dépasse le simple espace de travail mutualisé : immersion au sein d’un établissement culturel vivant, interactions avec des partenaires publics et privés, confrontations avec les artistes et le public… Entre autres services proposés aux incubés, une master class est organisée chaque mois au sein de la Résidence.
Le Club Thot, association regroupant des avocats, des experts comptables et des assureurs, spécialisés dans le secteur de la culture et des média, participe à l’aventure. Sur une période de deux ans, le club propose un parcours permettant l’acquisition des connaissances essentielles du quotidien du chef d’entreprise de la culture. A travers huit master class, réparties en quatre thèmes, des experts juridiques et financiers du secteur accompagnent pendant vingt-quatre mois les incubés dans leur réflexion et leur développement.
Ces master class sont également ouvertes aux entrepreneurs non incubés souhaitant découvrir le parcours.
Elles ont lieu de 17h à 19h, dans l’auditorium de la Gaité Lyrique, sur inscription obligatoire.

AT AVOCATS intègre le CLUB THOT !

http://www.club-thot.com/












Le Club THOT est une association qui a pour but de créer un réseau interprofessionnel d'experts comptables, d'avocats, de Commissaires Aux Comptes et autres professionnels du chiffre et du droit, bien identifié et reconnu par les interlocuteurs du marché des métiers de la création, de la communication, du spectacle vivant et de l'audiovisuel.

lundi 16 juillet 2012

La copie à l’identique de conditions générales de vente d'un site internet est un acte de parasitisme.


Par un jugement en date du 22 juin 2012, le Tribunal de commerce de Paris a considéré que la copie à l’identique des conditions générales de vente d’un site internet constitue un acte de parasitisme.

En l’espèce, l’éditeur d’un site internet avait copié, à l’identique, sur son propre site de vente en ligne, les conditions générales de vente d’un autre site internet.

L’auteur des conditions générales originales l’avait alors assigné devant le Tribunal de commerce de Paris et demandait la somme de 15.000 € à titre de dommages et intérêts en réparation du préjudice subi du fait d’actes de concurrence déloyale et/ou de parasitisme commis à son encontre.

Le tribunal a, tout d’abord, rappelé la définition du parasitisme : « le parasitisme est caractérisé dès lors qu’une personne physique ou morale, à titre lucratif et de façon injustifiée, s’inspire ou copie une valeur économique d’autrui, individualisée et procurant un avantage concurrentiel, fruit d’un savoir-faire, d’un travail intellectuel et d’investissements ».

En d’autres termes, le parasite se place dans le sillage du parasité, s’appuie sur ses efforts et profite de ses investissements, sans débourser aucune somme et sans aucun accord.

Partant de cette définition, le Tribunal a qualifié d’acte de parasitisme « le fait de s’inspirer, et a fortiori, de reproduire servilement les conditions générales de ventes, sans la moindre contrepartie financière ».

Estimant toutefois que l’auteur des conditions générales de vente ne démontrait pas en quoi celles-ci présentaient un « savoir-faire particulier » et ne justifiait pas des investissements prétendument réalisés, le tribunal a réduit le montant du préjudice à la somme de 1.000 €.

Le parasite qui « s’est rendu coupable d’acte de parasitisme engageant sa responsabilité » a également dû prendre à sa charge les frais de justice et d’avocat du parasité.

Il est important que les créateurs de site internet gardent à l’esprit que les conditions générales de vente ou d’utilisation d’un site internet nécessitent une rédaction adaptée à leur activité, non seulement pour ne pas se rendre coupable d’acte de parasitisme ou de concurrence déloyale mais aussi car elles constituent le socle des relations commerciales avec l’utilisateurs du site.

Il convient également de préciser que le parasitisme se différencie de la concurrence déloyale puisqu’il n’est pas nécessaire que le parasite et le parasité soient concurrents pour qu’en résulte un acte de parasitisme.

La Cour d’appel de Paris avait déjà rendu une décision similaire dans une affaire Venteprivée.com / Kalypso en date du 24 septembre 2008 et avait condamné la société Kalypso à verser la somme de 10.000 € en réparation du parasitisme économique commis au préjudice de la société Vente Privée.com. En l’espèce, le parasite se reconnaissait elle-même « dépourvue d’expérience dans un secteur de l’activité commerciale étranger à celui qu’elle pratique à titre principal et habituel et désireuse de faire l’économie des services d’un conseil juridique, elle a trouvé simple et rapide de faire usage, au moins dans un premier temps, des Conditions Générales de Vente de la société Vente Privée.com, diffusées sur le site de vente en ligne exploité par cette dernière ».

lundi 30 janvier 2012

Sourds en prison : une double peine. Par Caroline Draussin


Caroline Draussin est psychologue du développement, en formation à l'ECF. Elle exerce en libéral ainsi qu'en gérontologie et dans un CAMSP spécialisé surdité. 

J'ai souhaité lui laisser la parole sur ce blog afin qu'elle nous expose les bases du travail d'un groupe de réflexion autour du thème "sourds et prison".

La problématique de la surdité en France est d’actualité : les débats sur le diagnostic précoce révèlent l’invisibilité des sourds, encore désignés « sourds-muets », la méconnaissance de cette déficience mais surtout de ses conséquences, de la culture des Sourds ainsi que de la langue des signes – souvent nommée à tord le langage des sourds, allant à l’encontre de toutes les définitions de ce qu’est la langue des signes. Indépendamment, la prison pose question, notamment aux professionnels de la loi et de la justice : elle questionne en tant que telle, comme débat philosophique et éthique : à quoi sert la prison ? Comment réfléchir à un autre mode de sanction légale ? Elle dérange également à cause des modes de détention (surpopulation, déshumanisation, hygiène). 

Lorsque que l’on évoque les sourds en prison, la discussion tourne à la tempête. Premier bilan : aucun chiffre, aucune certitude, à part une inadaptation flagrante (révoltante ?) des modes de communication en lien avec la justice et des règles de « vie » en prison (absence d’interprète, d’accessibilité aux soins et à l’information). Cela donne des récits de vie catastrophiques, des personnes sourdes  emprisonnées sans qu’elles aient compris pourquoi, sans qu’il leur soit expliqué les règles de la prison et donc punies, parfois à l’isolement, lors d’écarts de conduite non compris come tels.

Il y aurait aujourd’hui une soixantaine de sourds en prison[1]. Ce chiffre n’est pas fiable. Tout comme celui de l’illettrisme dans la population sourde. Près de 80% de sourds seraient illettrés. Ce chiffre datant de 1998[2], où l’on parle minitel, COTOREP et dépenses en francs, n’a jamais été réétudié. La prudence statistique y est pourtant déjà requise. Cette absence de chiffres démontre un désintérêt global.

Depuis quelques mois, certains professionnels se sont emparés de la problématique des sourds en prison et ont créé un groupe de travail. L’instigatrice en est Anne-Sarah Kertudo, juriste et responsable d’une permanence juridique pour les sourds à la mairie du IXème à Paris[3]. Ce groupe rassemble des juristes, des avocats (dont Benoît David de l’association ban public[4]), des interprètes français-LSF, des éducateurs, des philosophes et des professionnels de la surdité, qu’ils soient sourds ou entendants. La question du handicap comme conséquence sociale y est prégnante. La conclusion de la double peine pour les personnes sourdes y est évidente. Il est souvent rétorqué aux personnes se battant pour de meilleures conditions de détention que la prison n’a pas la fonction d’un hébergement « agréable ». Mais la déshumanisation en est-elle le but ? Comment défendre une sanction pénale que le premier intéressé, la personne sourde incarcérée, ne comprend pas ? Comment comparer la défense des droits humains à une tentative de rendre la prison luxueuse ?

Le but de cette réflexion et du groupe de travail n’est pas nécessairement le combat pour des statistiques révélatrices de la réalité ou un débat en faveur de la langue des signes. Il me semble que l’intérêt est d’abord de dénoncer. Ensuite, de faire changer l’inacceptable. Pour cela, il faut faire prendre conscience de la situation : qu’il y ait 60 sourds en prison - ou pas - qu’il y ait 80% d’illettrés parmi eux - ou non -, la justice et l’équité ne peuvent être garanties dans les conditions actuelles. Mais au-delà, c’est toute la condition des Sourds dans notre société qui doit être réfléchie et donc notre rapport à la différence et à l’autre, qu’il soit délinquant ou pas.



C.D.